
Conversion au GPL ou à l’éthanol : quelle solution est la plus rentable ?
Face à la hausse des prix du carburant, de plus en plus d’automobilistes envisagent de convertir leur véhicule. Entre le GPL et l’éthanol, deux options séduisantes s’offrent à eux. Mais laquelle est la plus rentable selon le budget, le kilométrage et l’impact écologique ? Comparons leurs avantages, coûts et rentabilité à long terme.
04 octobre 2025
Table des matières
Les coûts d’installation : kit GPL vs kit éthanol
La conversion d’un véhicule au GPL ou à l’éthanol nécessite l’installation d’un kit spécifique. Ces transformations ont un coût initial qui peut varier selon le modèle du véhicule, la main-d’œuvre et le type de matériel choisi. Voici un aperçu détaillé des dépenses courantes :
Élément | Kit GPL | Kit Éthanol |
---|---|---|
Prix du kit | Entre 2 500 € et 4 500 € | Entre 600 € et 1 500 € |
Durée de l’installation | En moyenne 2 à 3 jours | En moyenne quelques heures |
Homologation / carte grise | Obligatoire, avec des frais administratifs (environ 100 à 200 €) | Possible pour un kit homologué, coût variable selon la préfecture |
Entretien spécifique | Contrôle régulier du système GPL et réservoir à remplacer tous les 10 ans | Aucun entretien particulier, mais surveillance des injecteurs conseillée |
Garantie constructeur | Peut être affectée si la conversion est réalisée hors réseau agréé | Souvent préservée avec un kit homologué et une installation professionnelle |
En moyenne, un kit GPL coûte donc beaucoup plus cher à installer qu’un kit éthanol. Toutefois, le choix ne repose pas uniquement sur le prix initial mais aussi sur la rentabilité à long terme et les conditions d’utilisation du véhicule.
Rentabilité à long terme : à partir de combien de kilomètres c’est intéressant ?
La question de la rentabilité dépend de deux facteurs principaux : le coût de l’installation et les économies réalisées à chaque plein. Plus le prix du kit est élevé, plus il faut parcourir de kilomètres pour compenser cet investissement.
En moyenne, le GPL permet une économie de 40 à 50 % sur le prix du carburant par rapport au sans-plomb. En revanche, la consommation augmente légèrement (de 10 à 15 %). Pour rentabiliser un kit, il faut souvent dépasser les 50 000 à 80 000 km selon le modèle et le coût de la conversion.
Pour l’éthanol (E85), le prix au litre est généralement deux fois inférieur à celui de l’essence classique. La consommation est aussi plus élevée (entre 15 et 25 %). Malgré cela, grâce au coût d’installation beaucoup plus faible, la rentabilité peut être atteinte dès 20 000 à 30 000 km parcourus.
Voici un exemple comparatif basé sur une hypothèse de 15 000 km/an :
Carburant | Surcoût installation | Économie annuelle moyenne | Seuil de rentabilité |
---|---|---|---|
GPL | ≈ 3 500 € | ≈ 600 à 800 € | Environ 5 à 6 ans (75 000 km) |
Éthanol (E85) | ≈ 1 000 € | ≈ 600 € | Environ 1,5 à 2 ans (25 000 km) |
Le calcul de la rentabilité dépend également du prix local des carburants, du kilométrage annuel et du type de trajets effectués (ville, route, autoroute). Un conducteur parcourant peu de kilomètres par an verra son retour sur investissement retardé, tandis qu’un gros rouleur amortira rapidement son kit, surtout avec l’éthanol.
Aides et réglementations en France
La conversion d’un véhicule au GPL ou à l’éthanol est encadrée par des règles strictes et peut donner droit à certaines aides financières. Toutefois, les conditions varient selon le carburant choisi et la région où l’on réside.
Aides financières disponibles
Pour le GPL, certaines collectivités locales proposent des subventions à l’installation. Elles peuvent couvrir une partie du coût du kit, généralement entre 200 € et 1 000 €, en fonction de la région et des dispositifs en vigueur. À cela s’ajoute la carte grise gratuite ou à tarif réduit dans la majorité des départements français pour les véhicules équipés au GPL.
Concernant l’éthanol, les aides directes sont plus rares. Cependant, de nombreuses régions ou agglomérations accordent une réduction de taxe sur la carte grise lorsque la conversion est réalisée avec un kit homologué. Dans certains cas, le coût de la carte grise est totalement exonéré.
Homologation et législation
La conversion doit impérativement être réalisée avec un kit homologué et par un installateur agréé. Une fois le montage effectué, il est nécessaire de faire modifier la mention du carburant sur le certificat d’immatriculation (carte grise). Cette démarche est obligatoire aussi bien pour le GPL que pour l’éthanol, mais les procédures peuvent différer.
Pour le GPL, la réglementation impose également un contrôle technique spécifique avec vérification du réservoir et des conduites de gaz. Le réservoir doit être remplacé tous les 10 ans, conformément aux normes de sécurité.
Pour l’éthanol, l’exigence principale est que le kit soit certifié par l’État. Depuis 2017, seuls les boîtiers E85 homologués sont autorisés pour pouvoir bénéficier de la mention officielle sur la carte grise et rester en conformité avec l’assurance automobile.
Restrictions et circulation
Les véhicules convertis au GPL profitent souvent d’un avantage en matière de vignette Crit’Air (souvent classés en Crit’Air 1 ou 2), ce qui facilite l’accès aux zones à faibles émissions (ZFE). Pour l’éthanol, le classement Crit’Air reste celui de l’essence d’origine du véhicule, sans amélioration notable.
En revanche, certaines contraintes existent pour le GPL, comme l’interdiction d’accès à certains parkings souterrains non équipés de systèmes de ventilation adaptés.
Impacts écologiques : GPL ou éthanol, qui gagne ?
Le choix entre le GPL et l’éthanol ne se limite pas à la rentabilité financière. L’impact écologique est aussi un critère important, surtout dans un contexte où les politiques publiques et la sensibilisation des conducteurs visent à réduire les émissions polluantes et la dépendance aux énergies fossiles.
Émissions de CO₂ et polluants atmosphériques
Le GPL permet de réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO₂) d’environ 10 à 15 % par rapport à l’essence classique. Il est également reconnu pour limiter fortement les émissions de particules fines et d’oxydes d’azote (NOx), responsables de la pollution urbaine et des problèmes de santé publique. En termes de qualité de l’air, le GPL est donc une alternative plus « propre » que l’essence ou le diesel.
L’éthanol, issu majoritairement de la fermentation de végétaux (betterave, maïs, blé), affiche un bilan carbone encore plus intéressant. Sur l’ensemble de son cycle de vie, il permet de réduire les émissions de CO₂ de 50 à 70 % selon les études, car une partie du carbone émis lors de la combustion a été préalablement captée par les plantes durant leur croissance.
Production et durabilité
Le GPL reste un carburant fossile, puisqu’il provient du raffinage du pétrole ou de l’extraction de gaz naturel. Sa disponibilité dépend donc des ressources énergétiques non renouvelables. Même s’il est valorisé comme un « sous-produit » qui serait autrement gaspillé, il n’est pas considéré comme une énergie renouvelable.
L’éthanol, en revanche, est une énergie renouvelable à base de biomasse. Toutefois, sa production soulève des interrogations : elle nécessite des terres agricoles, de l’eau et des intrants (engrais, pesticides), ce qui peut entrer en concurrence avec l’alimentation humaine et animale. Le bilan écologique dépend donc fortement des méthodes de culture et de transformation.
Impact sur les ressources et l’environnement
Du point de vue de la consommation énergétique globale, le GPL a l’avantage de ne pas mobiliser de terres agricoles et d’utiliser une ressource déjà présente dans les circuits pétroliers et gaziers. Cependant, il contribue à maintenir la dépendance aux hydrocarbures.
L’éthanol, bien qu’issu de sources renouvelables, peut avoir des conséquences indirectes : déforestation, épuisement des sols, ou encore augmentation des besoins en irrigation dans certaines régions productrices. Pour limiter ces effets, la filière française privilégie généralement des coproduits agricoles (résidus de betteraves sucrières, céréales excédentaires).
Perspectives d’évolution
À long terme, le développement de l’éthanol de deuxième génération (issu de déchets végétaux, pailles, bois, résidus agricoles) pourrait améliorer nettement son bilan environnemental en réduisant la pression sur les surfaces agricoles. Le GPL, de son côté, pourrait évoluer avec l’arrivée du bioGPL, produit à partir de biomasse, mais cette filière reste encore limitée en France.
Questions fréquentes
Quel est le coût moyen d’une conversion au GPL par rapport à l’éthanol ?
Environ 2 500 à 4 500 € pour le GPL contre 600 à 1 500 € pour l’éthanol.
À partir de combien de kilomètres une conversion devient-elle rentable ?
Environ 75 000 km pour le GPL et 25 000 km pour l’éthanol.